Les Papeteries Darblay
Système de voies ferrées étroites aujourd'hui unique en son genre
Injustement intégrées dans un arrêté de péril qui concernait les bâtiments situés en périphérie nord-est du site, les parties les plus anciennes de la papeterie, certes pas les plus intéressantes car modifiées, viennent d'être détruites. Est-ce un premier pas vers une destruction totale de l'usine ? En tout cas c'est une première négation de l'idée de préservation d'un site en tant qu'ensemble, c'est inquiétant d'autant plus qu'un des bâtiments concernés (celui de la première machine à papier) était en excellent état et n'appelait à aucune démolition immédiate. Il est incroyable que dans la hâte on se permette de faire table rase au lieu d'attendre tout simplement.
Ce patrimoine bâti et particulièrement le patrimoine industriel si méconnu, a cela de tragique qu'une fois disparu il ne témoignera plus jamais de ce qu'il a été, de ce que la ville aurait pu être. Darblay est directement pour Corbeil ce que les Halles ont été pour Paris, à la différence même que 30 ans se sont écoulés et que tant de massacres patrimoniaux ont d'ores et déjà été commis, que toute erreur contemporaine est impardonnable. Aux démolitions se sont souvent ajouté un manque d'idées, une politique de préservation trop souvent peu audacieuse et ne pesant aucun poids en comparaison des enjeux financiers, certains quartiers en demeureront les victimes. C'est un non sens de détruire ou de défigurer ce autour de quoi une ville a été construite. Particulièrement ces cités développées à l'ère industrielle, qui ne possèdent pas de patrimoine monumental antérieur, ni château ni cathédrale. Il faut voir ce que sont devenues certaines villes lorraines ou wallonnes comme Longwy ou La Louvière quand en Allemagne, dans les mêmes circonstances l'héritage industriel sert d'atout.
La qualité architecturale, l'emplacement, le caractère même "réhabilitable" de la papeterie n'admettent aucune excuse pour la démolir.
A ce titre, ce joyau patrimonial et architectural ne doit pas disparaître. Par miracle Corbeil-Essonnes a encore le choix.
ruines romantiques ne sont pas sans rappeler la Vénétie ou encore la Toscane.
Pour plus d'informations historiques et techniques, vous pouvez vous référer au site de Jean-Paul : http://perso.orange.fr/derelicta/chapdarb.htm
Libellés : architecture, papeteries darblay, patrimoine industriel